Les diagnostics sécurité gaz et sécurité électricité à la location pour l’intégralité du parc immobilier sont à peine entrés en vigueur le premier janvier dernier qu’il faut déjà se préparer à d’autres nouveautés réglementaires pour les diagnostics immobilier en 2018.

Devenu obligatoire en 2006, l’État des risques naturels, miniers et technologiques ERNMT est fourni par le propriétaire ou le bailleur de tout bien immobilier (bâti et non bâti) lors de toute transaction (ventes, locations, locations saisonnières, etc.). Son contenu vient de connaître une nouvelle évolution, définie par la loi ALUR et entrée en application le 1er janvier 2018, qui s’accompagne d’un changement d’appellation. Cet imprimé s’intitule désormais « État des Servitudes ‘Risques’ et d’Information sur les Sols » (ESRIS), pour mieux insister sur des problématiques telles que la pollution des sols ou encore la possibilité de rachat par la collectivité locale en cas d’expropriation ou de délaissement.

Olivier Héaulme, associé et directeur technique du réseau Diagamter, nous explique les nouveautés de ce document ainsi que leurs conséquences sur les acteurs de l’immobilier. Un document déjà accessible sur Internet et considéré comme valide même s’il n’est pas encore apparu au Bulletin Officiel du Ministère de l’Écologie– ce qui ne saurait tarder…

 

Quel est l’impact des changements apportés par l’« État des Servitudes ‘Risques’ et d’Information sur les Sols » sur les acteurs de l’immobilier ?

Olivier Héaulme : Trois nouvelles questions sont apparues dans ce formulaire, destiné à remplacer l’État des risques naturels, miniers et technologiques et dont la vocation reste d’informer le futur occupant d’un bien immobilier, acquéreur ou locataire, des risques exposant le bien immobilier – bâti ou non bâti – tels que les incendies de forêts, les explosions nucléaires, les inondations, les avalanches, les risques industriels…

La plus importante concerne la section « Informations relatives à la pollution des sols » : « Le terrain est-il situé en secteur d’information sur les sols ? ». En effet, toute préfecture recense les lieux présentant des risques de pollutions potentielles. Par exemple, suite à l’exploitation d’un garage, ayant pu occasionner des infiltrations de produits toxiques.

En cas de réponse positive à cette question, une étude des sols devra être réalisée avant tous travaux, tels que l’agrandissement d’une maison ou l’aménagement d’un parking.

 

Ce nouveau document exige aussi de déterminer si « l’immeuble est situé en secteur d’expropriation ou de délaissement ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Olivier Héaulme : Tout d’abord, il faut lire le terme « immeuble » dans son sens juridique : terrain, qu’il soit bâti ou non. Ensuite, un immeuble situé en secteur d’expropriation proche de zones à risque « technologique » est susceptible de subir une vente forcée de la part de la collectivité compétente, moyennant indemnités. Cette disposition sert uniquement à éviter des accidents, sans volonté de faciliter la création d’un projet de quartier comme cela est généralement le cas pour les expropriations.

Quant aux immeubles en secteur de délaissement, ils peuvent également faire l’objet d’un rachat par la collectivité compétente parce qu’ils sont, eux aussi situés dans une zone exposée à un risque présentant un danger très grave pour la vie humaine. Ce rachat s’effectue cette fois-ci à la demande du propriétaire du bien. Cela peut concerner un immeuble à proximité d’une usine, dont l’environnement a été rattrapé par l’expansion d’une ville et dont la collectivité cherche à reconquérir le territoire, au fur et à mesure des départs des occupants.

 

Enfin, quelles sont les implications de la question en apparence anodine : « Logement ou pas logement » ?

Olivier Héaulme : Si l’immeuble, toujours au sens juridique, concerné n’est pas un logement, des informations supplémentaires, accessibles en préfecture, devront être joints à l’acte de vente ou au bail. Exemple, si l’immeuble est situé à proximité d’une usine chimique, sera-t-il soufflé en cas d’explosion ? Ou encore, quelles rues seront réservées aux secours en cas d’accident.

Pour conclure, sachez que tous les ERNMT établis avant le 1er janvier 2018 restent valables durant les six mois suivant leur établissement.

Retrouvez l’article ici